Pogrom de Kielce

Pogrom de Kielce
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Le pogrom de Kielce du est une flambée de violence contre des résidents juifs de cette ville polonaise, principalement des Juifs revenus d'URSS et apparemment en transit, après la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, et ayant fait 42 morts et 80 blessés. Selon les informations répercutées au public polonais et à l'étranger le même jour par les autorités polonaises communistes, il aurait été perpétré par la population locale[1].

D'importantes zones d'ombre subsistent sur le déclenchement du pogrom et son déroulement. En particulier, la participation de policiers du ministère de la Sécurité publique communiste et de soldats est avérée dans ses différentes phases[réf. nécessaire]. Le massacre est présenté comme résultat d'une suite de rumeurs sur des enlèvements d'enfants accompagnés de crimes rituels[2] ayant donné lieu à une enquête policière bruyante ; le nombre de victimes décédées s'élève à 42 personnes[3] avec 40 autres blessées.

Les tribunaux polonais jugèrent et condamnèrent neuf personnes à mort pour crimes. Le gouvernement communiste de Pologne chercha à imputer la responsabilité aux nationalistes polonais, en particulier aux partisans anti-communistes qui soutenaient le général Anders et le gouvernement polonais en exil[4]. Jusqu'à l'époque de Solidarność, le gouvernement communiste empêcha toute enquête plus approfondie sur les circonstances du pogrom et c'est seulement en qu'un article parut dans le journal Tygodnik Solidarność (Solidarité hebdo)[5]. Toutefois, le retour à un gouvernement répressif empêcha d'accéder aux fichiers de recherche historique jusqu'à la chute du communisme en 1989, et à cette époque beaucoup de témoins oculaires étaient morts. On se rendit compte alors qu'un grand nombre de documents relatifs au pogrom avaient été détruits par le feu dans des circonstances obscures ou l'avaient été délibérément par les autorités militaires[6].

Cela explique que les origines du pogrom soient restées controversées. Certains affirment qu'il s'agissait d'une provocation délibérée de la part des communistes pour discréditer les nationalistes. D'autres prétendent qu'il s'agit d'un événement antisémite exploité ensuite par le gouvernement[réf. souhaitée]. D'autres accusent la hiérarchie catholique polonaise d'avoir fait preuve de passivité au cours du pogrom et ensuite[réf. souhaitée]. Le pouvoir communiste parle de « provocation sioniste » pour inciter à l'immigration en Palestine[7]. Le fait qu'un certain nombre de Juifs occupaient des fonctions importantes au sein du parti communiste polonais a également agi sur le sentiment populaire. L'absence de preuves documentées et incontestables vient compliquer l'analyse[8].

Ce pogrom contre des Juifs polonais majoritairement rescapés de la Shoah[3] a marqué un point important dans l'histoire des Juifs en Pologne après la guerre. Il a eu lieu à Kielce un an seulement après la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, consternant les Juifs de Pologne et de nombreux Polonais ainsi que la communauté internationale. Il a été considéré comme le catalyseur qui a fait fuir de Pologne la plupart des Juifs survivants.

  1. (en) Bożena Szaynok (pl), « Jews in Nazi-Occupied Poland: The Kielce Pogrom (July 4, 1946) ».
  2. The Times britannique du 6 juillet 1946
  3. a et b (en) David Engel, « Patterns Of Anti-Jewish Violence In Poland, 1944-1946 », Shoah Resource Center, International School for Holocaust Studies, Yad Vashem [PDF].
  4. Kaminski (2006), p. 6-78 passim.
  5. Kaminski (2006), p. 123.
  6. Kaminski (2006), p. 123-124.
  7. Elisabeth Kulakowska, « Les plaies à vif du pogrom de Kielce Il y a 50 ans, des villageois polonais lynchaient 42 rescapés des camps. », sur Libération.fr, (consulté le )
  8. Kaminski (2006), p. 118-120.

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